ferdinand deleyrolle
Livre d'Or 
_____________

Merci de laisser votre message ici
 Modifié 22/02/09-11:08 Nouveau Commentaires (*)
Ferdinand DELEYROLLE (1888-1941)Un soldat du 55e RI dans la Bataille de Lorraine
batailles du front en 1914
Historique du 55e RI
IIe Armée
RECIT Les jounées du 19 et 20 août 1914
Le 19 août, à 4 h du matin, la 29e traverse Dieuze et s’achemine vers Bidestroff dans une région occupée depuis 1870 (44 ans déjà !), organisée, jalonnée et signalisée pour l’artillerie ennemie. C’est le traquenard !
A 9 h, le bombardement commence. La 30e DI (celle de Ferdinand) s’avance vers Bourgaltroff dans la plaine bordée de collines où les Allemands sont retranchés, sous un feu d'artillerie très violent et très bien réglé. Pendant dix heures, c’est une pluie de fer qui succède au déluge des jours précédents. Le 58e RI reçoit l’ordre de se porter au nord de la forêt de Bride-Koeking. Débouchant à découvert, il se lance à l’attaque et se trouve aux prises avec des forces ennemies venant de Lidrezing. De nombreux soldats sont mis hors de combat.
Deux bataillons du 55e et les 40e et 61e RI traversent Dieuze en direction de Vergaville, au Nord-Est. La progression commence sous un feu meurtrier.
Le bataillon du 55e RI est désigné pour se rendre dans la forêt de Koeking. Il s'installe à Guénestroff et doit chercher la liaison avec le XXe Corps de Foch qui opère au nord de la forêt. Le 173e RI arrive en réserve à Dieuze.
La 29e marche sur Vergaville où une courte résistance ennemie se produit. Le 23e BCA attaque le village par le Sud-Est. La résistance brisée, la progression continue au nord. Le 3e RI est en réserve de Division. La fusillade fait rage en avant.
Le 141e se rassemble à 1200 m N.-E. de Dieuze, entre la route de Vergaville et le ruisseau de Verbach (7 h 30). A 10 h, il reçoit l'ordre d'attaquer par le sud le village de Bidestroff. Le 111e RI ayant pour objectif la côte 230 au nord du moulin de Bidestroff, longe le ruisseau nord du canal des Salines. Sous le bombardement, les biffins se plaquent au sol, formant la tortue, leur barda sur leur tête pour se protéger des marmites puis bondissent en avant.
A midi, le 112e RI et le 141e enlèvent Bidestroff en passant par la ferme Steinbach. Le 111e RI s’en va occuper la ferme Wolfert, à droite.
Après avoir cheminé lentement toute la journée au pied des pentes sous un feu meurtrier réglé par un avion, le 3e RI se trouve le soir derrière un talus à 500 m environ au N.-E. du moulin de Bidestroff. La nuit se passe à aménager cette très mauvaise position. Vers 21 h, les Allemands attaquent Bidestroff, où sont retranchés le 112e et le 141e qui résistent toute la nuit, sous un feu incessant.
Le 20 août, encouragée par un brouillard qui règne sur tout le champ de bataille, débute la grande contre-attaque allemande. Dès la pointe du jour, la fusillade et la canonnade recommencent. À 6 h du matin, des éléments d'abord clairsemés puis de plus en plus nombreux commencent à refluer du bois de Monacker.
Le 2e bataillon du 55e est anéanti. Le 3e bataillon de son côté, se replie à Vergaville avec le 6e BCA, les 40e et 61e RI.
Depuis 5 h 45, la gauche du XVe Corps est attaquée, elle aussi au N.-O.de Kerprich. Un bataillon du 173e a été envoyé dans la forêt pour couvrir la gauche de la 30e DI mais le 55e n'est pas au courant. Il devait en résulter un incident regrettable.
Les Allemands progressent dans la forêt de Bride où la liaison avec le XXe Corps est mal assurée.
C'est à ce moment que se produit un fait, sujet à caution. Une fusillade plus intense encore éclate dans la forêt entre le 55e RI et le 173e RI au nord de Kerprich. Un mouvement de panique se produit dans leurs rangs.
La 30e division (celle de Ferdinand) résiste jusqu'à 10h, alors lui parvient l'ordre de se replier. Plus en avant la situation n’est pas meilleure.
Le 23e BCA qui est en pointe au nord de Bidestroff est décimé par le feu. L’infanterie bavaroise déferle par vagues énormes sur les positions françaises.
A 4 h 50, pris à partie par un feu violent d'artillerie, combiné avec un mouvement offensif de l'infanterie allemande, les fractions du 141e commencent à battre en retraite. Vers 8 h, l'ennemi à droite franchit le canal des Salines. Presque tout un bataillon est fait prisonnier. Le reste du 141e, qui s'est maintenu dans Bidestroff avec des éléments de la 57e Brigade, abandonne lui aussi la position vers 9 h. À 10 h, l’ordre de repli est donné !
Commencé en bon ordre, le mouvement de repli se précipite. Dans l'eau jusqu'au cou, parfois à la nage, le ruisseau et le canal des Salines sont franchis, certains se noient.
Le 141e, dispersé, se retire par la route de Dieuze et les hauteurs de Lindre-Haute. En position sur 2 km Bidestroff-Wolfert, le 111e RI ne reçoit pas l’ordre de repli puisque ses agents de liaison envoyés aux nouvelles ne sont pas revenus. Cernés par l’ennemi, peu d’hommes réussissent à s’enfuir.
Après 3/4h de résistance, les débris du 111e RI se retirent du côté de Zommange qui est violemment bombardé par l’artillerie ennemie puis par l’artillerie française. Le 24e BCA tente de résister. Ces hommes, à bout de force, retrouvant en chemin des fantassins égarés, se replient au sud de l’étang par Assenoncourt et Gélucourt. Toute la plaine de Dieuze est soumise à un feu formidable d'artillerie, d'infanterie et de mitrailleuses de l'ennemi qui est déjà au moulin de Bidestroff. Le 112e RI reflue par le nord de l’étang de Lindre.
Les 23e et 27e BCA reformés rapidement vers midi, reçoivent l'ordre de se porter à Gélucourt, pour protéger le mouvement de repli de la Division et l'écoulement des convois et de l'artillerie du Corps d'Armée. Un mamelon dominant au nord le village, est hâtivement organisé par les deux bataillons qui s'y accrochent jusqu'au soir. Le sacrifice de ces hommes permet la retraite du XVe CA. Bien avant la nuit, la plaine est libre, les convois se sont tous écoulés. Le reste de l'héroïque détachement bat en retraite à la nuit tombée. A la ferme de l'Ormange vers 20 h, arrive l’ordre de continuer le repli vers le S.-O. Le XVe Corps arrive à Arracourt à 3 h du matin.
Le Général Espinasse, commandant le XVe Corps, recense les pertes de ces deux jours : 9800 hommes et 180 officiers.
Les effectifs rassemblés permettent la reconstitution d’un bataillon aux 40e, 58e et 111e et deux aux 3e, 55e, 61e, 112e et 141e. Chez les chasseurs, il ne reste que 1200 hommes au 6e, 350 au 23e, 1300 au 24e et 550 au 27e.
Depuis le 10 août, 12846 hommes ont été mis hors de combat au XVe Corps.
____________________________________

DIEUZE
Tués- 2 officiers généraux et supérieurs- 20 officiers subalternes- 1042 hommes de troupes
Blessés- 11 officiers généraux et supérieurs- 85 officiers subalternes- 2565 hommes de troupes
Disparus ou Prisonniers- 6 officiers généraux et supérieurs- 63 officiers subalternes- 6814 hommes de troupes
SOURCE : Archives du 15e C.A. (carton 22 N 1052)

Où se trouve le berceau familial ?
Mes ancêtres à Paris
Retour à Paris
Après la guerre, Ferdinand retournera travailler à Paris où il exerce le métier de garçon coiffeur.
En 1919, il habite au n° 59 rue Charlot, dans le 3e arrondissement.
Ferdinand s'est marié le 16 mai 1922 à Clamart avec Berthe VARIOT, couturière à Paris et ancienne épouse de son ancien employeur, Albert CAGNON... A cette époque,Ferdinand devient aussi le beau-père d'Odette, (ma grand-mère) âgée de 10 ans, fille née du premier mariage de Berthe...(voir "Mes ancêtres à Paris" ).
Avec Berthe, Ferdinand se retire aux Vans dans la maison natale des DELEYROLLE dans les années 1931-1932.
En 1941, Ferdinand meurt d'une crise cardiaque à Berrias petit village proche des Vans à l'âge de 52 ans. Il s'y rendait très souvent le dimanche pour coiffeur dans l'auberge du village...Berthe meurt à Marseille le 16 août 1965, à l'âge de 82 ans.



Les années de captivité au Fort Prinz Carl à Ingolstadt (20 août 1914 - 23 décembre 1918)
Prisonnier de guerre en mains allemandes, il arrive au Reserve-Lazarett (1) d'Ingolstadt le 27 août 1914 (selon une liste datée par les autorités allemandes du 12 février 1915), soit 7 jours après avoir été fait prisonnier à Dieuze. Ingolstadt est une ville d'Allemagne, en Bavière, située au bord du Danube. Son fort servit durant la première guerre mondiale de prison aux officiers dits 'remuants". Il compta d'ailleurs parmi ses prisonniers le futur général De Gaulle.
Evacué d'Ingolstadt, il arrive au camp de Nürnber (2) (Nuremberg) le 20 janvier 1917 (selon une liste envoyée par les autorités allemandes le 3 mars 1917).
Ferdinand restera prisonnier jusqu'en date du 23 décembre 1918. Date à laquelle il sera rapatrié à Marseille (1) Lazarett: hôpital militaire (terme allemand). (2) Nüremberg ou Nürnberg : Camp principal et arbeitskommando pour prisonniers de guerre





Ferdinand DELEYROLLE garçon coiffeur à Paris(1909-1914)
Ferdinand DELEYROLLE, mon arrière grand-oncle, est né aux Vans le 11 mai 1888. Il fait partie d'une fratrie de sept enfants dont Augusta, Mathilde, Paul, Eloïse, Léon et Emile
Après une jeunesse passée au village natal, Ferdinand "monte"à Paris. Il n'est alors âgé que d'une vingtaine d'années. Il y exerce la profession de coiffeur. Connaissait il son métier avant d'arriver sur la capitale?...
Quoi qu'il en soit, en 1909, Ferdinand est à Paris. Il écrit, à cette année-là,une lettre adressée à la famille. Il est heureux. Il va devenir, l'oncle d'un futur DELEYROLLE qui naîtra quelques mois plus tard. (voir la lettre à la page "Mes ancêtres à Paris").
Ferdinand retourne aux Vans où il participe au recrutement militaire. Il est appelé à l'activité le 7 octobre 1909. Engagé dans la disponibilité en septembre 1911, on lui accorde un certificat de « bonne conduite ». Il entre alors dans la réserve de l'armée active en octobre 1911.
Il retourne ensuite sur Paris.
En février 1913, un an avant son départ pour la guerre, il habite au n° 104, rue des Entrepreneurs dans le 15e arrondissement chez M.GOURSAT.
Il effectue son service militaire au sein du 42e Régiment d'Infanterie.


Son départ pour la guerre
Ferdinand était un soldat de 2e classe au sein du 55e RI, 30e Division d'Infanterie,11e Compagnie, 60e Brigade d'Infanterie d'Aix au sein du XVe Corps d'armée.
La caserne de garnison fut celle de Pont Saint-Esprit. Le surnom du 55e RI était "Saint-Martin".
Il est mobilisé, comme tous les mobilisables de France, le 2 août 1914. Il rejoint la caserne du XVe corps le 4 août 1914.
Le recrutement des régiments s'effectue alors par régions, le 15ème Corps d'Armée de la XVème région militaire se compose de soldats qui sont âgés entre 20 et 33 ans. Il viennent des Alpes Maritimes, de l'Ardèche, de la Corse,des Basses-Alpes, des Bouches-du-Rhône, du Gard, du Var, et du Vaucluse. La 15 e Région militaire couvre neuf subdivisions : Digne, Nice, Toulon, Marseille, Nîmes, Avignon, Privas, Pont-Saint-Esprit et Ajaccio.


Ferdinand participe àl'offensive française en Lorraine (14-20 août 1914)
D'après les Archives du CICR, Ferdinand fut capturé à Dieuze le 20 août 1914 située au Sud-Est du département de Moselle, à 65 km de Metz et à 43 km de Nancy. Blessé au bras, il sera soigné (à Dieuze, Kerprich ou Vergaville),puis part le 27 août en direction de la Bavière où il y sera prisonnier de guerre jusqu'en 1918.

Le 7 août 1914 (Ferdinand est alors âgé de 26 ans), le 55e régiment d'infanterie, commandé par le colonel Valdant, quitte Pont -Saint-Esprit en chemin de fer entre 16h30 et 23h, et débarque, dans la nuit du 8 au 9 août, à Diarville et Vézelise. Le 15 août, le régiment, rassemblée au nord-est de Bures, occupe la lisière du plateau face à Coincourt. Le 61é régiment d'infanterie est à sa gauche et ne peut déboucher du plateau à cause de l'artillerie lourde ennemie qui bombarde sans arrêt. Plus tard, le régiment gagne Coincourt, la frontière et Maucourt.
Le 15 août, la pluie commence à tomber et ne cessera pas de plusieurs jours, les soldats marchent à travers les blés où gisent des victimes du combat qui croyant à une retraite, supplient qu'on les emmène. Les infirmiers du 15e corps leur donnent les premiers soins leur sont donnés. A Coincourt, ils réquisitionnent des charrettes et de la paille pour transporter les blessés. Le 55e RI occupe la lisière du plateau face à Coincourt. Le 61e RI est à sa gauche et ne peut déboucher du plateau à cause de l'artillerie lourde qui bombarde sans arrêts. Un engagement d'avant-garde se produit àMoncourt.
Quelques jours avant que Ferdinand soit fait prisonnier, son régiment marche en avant sur le territoire allemand et arrive, le 19 août , à Blanche-Eglise et Juvelize. Le même jour, le régiment quitte Juvelize à 6 heures en marche d'approche, traverse la Seille sur les ponceaux organisés par le 7e génie, traverse Dieuze, Kerprich.
A la sortie de ce village s'engage le premier combat. Le 55e RI a pour objectif une ferme située entre la voie ferrée Dieuze-Vergaville et la corne nord-estd'un bois. Sous un feu violent d'artillerie lourde, le 3e bataillon progresse jusqu'à la hauteur au sud-ouest de Guébling.
" Arrivons à 9h au pont du chemin de fer, les obus nous arrêtent, on les regarde tomber avec curiosité, car c'est pour la première fois qu'on les voit de si près. Les Allemands tiennent bon et arrêtent notre marche sur Berlin. Le combat est acharné. Le soir nous transportons beaucoup de arrêtent notre marche sur Berlin. Le combat est acharné. Le soir nous transportons beaucoup de blessés. " C'est lors de ce combat que Ferdinand fut capturé par les troupes allemandes. Bilan des pertes ce jour-là pour le 55e RI : 407 tués à Dieuze.



La terrible journée du 20 août 1914;où quand Ferdinand fut capturé par les Allemand
(L'honneur rendu aux soldats du 15e corps.Récit reconstitué. Maurice Mistre. « Des Républicains diffamés pour l'exemple ». 2004)
Le 20 août, encouragée par un brouillard qui règne sur tout le champ de bataille, débute la grande contre-attaque allemande.
" A 5h30 du matin, l'ordre est donné d'attaquer les positions françaises à l'ouest de Dieuze. Les Français avaient une position avancée dans les bois de Monacker au nord-ouest de Vergaville. En dépit des obstacles (l'avoine très haute en était un dans les champs), nos mitrailleuses eurent bientôt raison de ces résistances. L'attaque à la baïonnette fut ordonnée contre l'aile droite. Les Français durent regagner leurs positions principales d'où leur artillerie tâchait de nous arrêter, mais en vain. Nous avancions toujours. Les champs jonchés de cadavres français montrent l'acharnement de la lutte. Notre artillerie prit l'ennemi sous ses feux. A gauche, les Français se replient sur Dieuze. Le chemin de Vergaville à Guebling était jonché de pantalons rouges. "
Dès la pointe du jour, la fusillade et la canonnade recommencent. Dans les années 20, les survivants qualifieront ce vécu, d'holocauste.
Dans la forêt de Bride-Koeking et au pied du bois de Monacker, la situation est la suivante : Les 40e RI et 58e RI se rassemblent à 4h45 à la lisière nord-ouest de Kerprich. 5h, le 3e bataillon du 40e RI est au sud du bois de Monacker. Le 1er bataillon à l'ouest de Guebestroff. Le 55e RI et le 173e RI sont à gauche dans la forêt de Bride, le 58e RI derrière eux. Le 61e RI est à droite au nord de Vergaville.
Les Allemands progressent dans la forêt de Bride où la liaison avec le 20e Corps est mal assurée par ce bataillon du 173e RI, et qui, à la suite d'un ordre mal compris, s'est replié vers le Sud et a découvert la 59e brigade.
" Le matin à l'aube, commencement du combat, toujours dans les bois ; beaucoup de camarades tués et disparus "
Le 3e Bataillon du 40e RI débordé, reçoit des feux de front et de flanc qui la déciment rapidement. Le 58e RI et le 1er Bataillon du 40e RI sont portés au nord de Guebestroff, et luttent désespérément.Le 2ème bataillon du 173e RI a été envoyé dans la forêt pour couvrir la gauche de la 30e DI mais le 55e RI l'ignore. Il devait en résulter un incident regrettable...
À 6h du matin, des éléments d'abord clairsemés puis de plus en plus nombreux commencent à refluer du bois de Monacker. " Maintenant, l'ennemi marche ; il s'avance vers nous en lignes par petits bonds. Chaque tirailleur traîne avec lui une gerbe de blé ou d'avoine qu'il met devant lui dès qu'il s'arrête. Je vois tout cela très bien. "
Le 2ème bataillon du 55e RI est anéanti. Le 3ème bataillon de son côté, se replie à Vergaville avec le 40e RI.
La 30e division résiste jusqu'à 10h, alors lui parvient l'ordre de se replier. Le 61e RI abandonne Vergaville, le 58e RI et le 1er Bataillon du 40e RI débordés,commencent leur mouvement de repli. Une fusillade plus intense encore éclate dans la forêt. Un mouvement de panique se produit dans les rangs du 173e RI de Corse et du 55e RI d'Aix/Privas. Il y a eu une confusion dans la forêt, les deux régiments se sont tirés dessus !
Du côté de Vergaville, dès l'aube, l'attaque doit reprendre sur Benestroff.
" Lorsque le matin arriva, nous entendîmes dans le lointain les coups de feu des éléments de sûreté qui se repliaient sur le village. C'était la formidable offensive allemande qui venait de se déclencher à son tour... Pour nous, il s'agit alors de parer au plus pressé... Nous ne restions pas inactifs, et mes hommes, abrités derrière leur mur, tiraient sans arrêt sur cette avalanche humaine ; car les troupes ennemies qui poussaient ainsi de l'avant et marchaient sur Dieuze, étaient vraiment nombreuses... "
Avant son déclenchement, l'artillerie ennemie ouvre sur toute la zone occupée, un feu particulièrement violent et meurtrier. A l'abri de ce tir, une puissante et massive contre-attaque allemande est déclenchée sur nos troupes déjà très éprouvées. Les 6e et 23e B.C.A qui sont en pointe, décimés par le feu et pressés par un ennemi très supérieur en nombre, se retirent sur Dieuze en combattant.
Au Nord-Est, à Bidestroff, l'infanterie bavaroise déferle par vagues énormes sur les positions françaises.
" Bientôt, pendant que le soleil se levait, nous eûmes une vision qu'il vaut vraiment la peine d'évoquer. Environ à 800 mètres de nous se profilait une crête. A cette crête apparurent d'abord les patrouilleurs, puis les unités ennemies qui, brusquement, se déployaient lorsqu'elles arrivaient à la ligne de faîte. On voyait les fantassins grisâtres se porter en courant vers la droite et vers la gauche, et dégringoler la pente au plus vite pour aller chercher un abri dans un chemin creux, en progressant droit sur nous. " Le 112e R.I se maintient péniblement à Bidestroff où il avait passé la nuit. A 4h50, Pris à partie par un feu violent d'artillerie, combiné avec un mouvement offensif de l'infanterie allemande, des fractions du 141e RI commencent à battre en retraite. Vers 8h, l'ennemi à droite franchit le canal des Salines. Presque tout un bataillon est fait prisonnier. Le reste du 141e, abandonne, lui aussi, la position vers 9h.
À 10h, l'ordre de repli est donné ! le 3e RI tente une contre attaque qui échoue puis recule par échelons.
En position sur 2km Bidestroff-Wolfert, le 111e RI ne reçoit pas cet ordre car ses agents de liaison envoyés aux nouvelles ne sont pas revenus.
Egalement attaqué avec violence dès 4h, sur la position 230-Wolfert-222, le 111e RI est abruti par les marmites et ses défenseurs anéantis. Il y résiste avec vigueur et ténacité jusqu'à 7h½. Son 2ème bataillon en vient même au corps à corps et doit laisser deux de ses compagnies aux mains de l'ennemi. Cerné par l'ennemi, le 111e RI est obligé de se replier.
Les rescapés, à bout de force, retrouvant en chemin des fantassins égarés, se replient au sud et au nord de l'étang de Lindre, lieu où, en d'autres circonstances, nichent les cigognes. Toute la plaine de Dieuze est soumise à un feu formidable d'artillerie, d'infanterie et de mitrailleuses de l'ennemi qui est déjà au moulin de Bidestroff.
Commencé en bon ordre, le mouvement de repli se précipite. Dans l'eau jusqu'au cou, parfois à la nage, le ruisseau et le canal des Salines sont franchis, certains se noient.
A la douleur de ce repli s'ajoute la tristesse d'abandonner sur le champ de bataille des morts non encore ensevelis, et des blessés, qui, laissés après quelques soins hâtifs, sur le terrain de combat ou dans les villages voisins, allaient être capturés par l'ennemi et commencer le dur calvaire d'une longue captivité.

Le 24e BCA a reçu à 9h30 l'ordre de tenir Zommange jusqu'à 11 h et de défendre le village à tout prix puis de se replier ensuite sur Guermange.A 10h55, dans une petite tranchée, une escouade entière est hors de combat : les survivants tirent encore leurs dernières cartouches sur le canal. Aucun ne peut se tenir debout. Les Allemands trouveront, à leur arrivée vers 11h50, des blessés incapables de se tenir debout ou des morts.
Les 23e et 27e BCA, reformés rapidement vers midi, reçoivent l'ordre de se porter à Gelucourt, pour protéger le mouvement de repli de la Division et l'écoulement des convois et de l'artillerie du Corps d'Armée.
A 13h, des troupes arrivent en foule à Gelucourt, infanterie, artillerie. C'est la retraite générale du 15e Corps.
De divers côtés on entend des mots amers prononcés contre certains éléments d'infanterie qui auraient plié à Bidestroff, A l'opposé, d'autres accusent les chasseurs alpins d'avoir lâché les premiers.
Deux mamelons dominant au nord le village et masquant, vers le sud, la vue de la plaine à travers laquelle se retirent les troupes, sont hâtivement organisés par les deux bataillons qui s'y accrochent jusqu'au soir. Une fusillade violente éclate sur les deux hauteurs. Deux mitrailleuses claquent sans interruption.
Malgré la pression de l'ennemi, qui se glisse jusqu'à distance d'assaut à travers bois, malgré le feu de mitrailleuses invisibles qui battent sans relâche la position et déciment le détachement, le sacrifice de ces hommes, permet la retraite du 15e Corps. Bien avant la nuit, la plaine est libre, les convois se sont tous écoulés. Le reste de l'héroïque détachement bat en retraite à la nuit tombée. Espinasse, commandant le 15e corps, recense les pertes de ces deux jours, il a perdu 9 800 hommes et 180 officiers. Nos recherches ont répertorié 2 940 tués.Les effectifs rassemblés permettent la reconstitution d'un bataillon aux 40e, 58e et 111e et deux aux 3e, 55e, 61e, 112e et 141e. Chez les chasseurs, il ne reste que 1200 hommes au 6e, 350 au 23e, 1300 au 24e et 550 au 27e.
Depuis le 10 août, 12 846 hommes ont été mis hors de combat au 15e Corps.


La Retraite
Le soir va tomber. Le général de Castelnau se résigne à ordonner la retraite.
Il prescrit, à 16h30, au 20e Corps de se maintenir le plus longtemps possible sur la tête de pont de Château-Salins, pour que soit couvert le recul de la 2e Armée. La 68e division est mise, en conséquence, à la disposition du général Foch. Le 16e Corps reçoit l'ordre de se retirer en direction générale de Lunéville, le 15e Corps en direction de Dombasle. Le 20e Corps se reportera en direction de Saint-Nicolas, après l'accomplissement de sa mission. Le groupe des divisions de réserve va organiser en hâte les défenses du Grand-Couronné.Nos soldats ont subi à Morhange un grave échec. Mais ce ne sont pas des vaincus. Ils se retirent vers l'ouest pour prendre du champ, pour rompre le contact avec l'ennemi, pour gagner quelques heures, quelques jours peut-être.
A la faveur de ce répit, ils vont se refaire : les unités disloquées vont renouer les liens un instant rompu. La cohésion va renaître, et la 2e Armée donnera la mesure de sa valeur, non plus dans les plaines sinistres de Morhange, mais en avant de Nancy, la ville tant convoitée par le Kaiser. Demain le Grand Couronné sera la borne fatale à l'invasion barbare; et en descendant ses pentes, nos soldats repartiront pour un nouveau bond victorieux.

Source: http://chtimiste.com/
Texte tiré de « La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, en 2 tomes Aristide Quillet, 1922 » et Michelin , "guide des champs de bataille ; Nancy et le Grand Couronné" , 1919.



La vie quotidienne aux Armas (1851-1941)
Rechercher dans l'arbre généalogique
Photo: Harald KNEITZ
HYPOTHESE
Signification des patronymes figurant dans l'arbre généalogique
Etat Major du 15 e CA

15e CA



Le Service de Santé Militaire en 1914 (1) (2)
2e armée (18-20 août 1914)


Mes ancêtres pendant la Guerre de 1914

Liens








Ci-contre une carte des combats le 20 août 1914. Plusieurs hypothèses concernant l'évacuation de Ferdinand !(merci à Maurice Mistre-Rimbaud pour ses explications).
La rue Charlot (à gauche le n°35. A droite, le n°7 (3e arr. Paris)

Les métiers des DELEYROLLEdepuis la fin du XVIIIè siècle
Accueil
Voir les explications en cliquant ici
Etat des recherches
Toute la généalogie
Lois concernant le Service Militaire en France(1872 -1923) Ce qui s'est réellement passé les 19 et 20 août 1914 au sein des régiments du XVe CorpsSur les traces des "Midi" du XVe Corps - guerre 1914-1918 (soldats du Midi (de Nîmes à Menton) diffamés lors de la bataille de Dieuze, le 20 août 19141914: LE XVème CORPS DIFFAME: LES FAITSL'honneur rendu aux soldats du 15e corps.Récit reconstitué. Maurice Mistre. « Des Républicains diffamés pour l'exemple ». 2004Carnets de notes - Récits de captivitéL'Agence Internationale des Prisonniers de Guerre Le CICR et la Première Guerre MondialeLa représentation du soldat durant la Grande GuerreA.C.P.G. (Anciens Combattants et Prisonniers de Guerre) de la Ville de DieuzeService Historique de l'Armée de TerreLA GRANDE GUERRE 1914-1918http://grula.blogspot.com/Le registre matricule, qu'est-ce que c'est ?Un régiment d’infanterie en 1914 ; c’est quoi ?Composition des unités en 1914Opérations des 1e et 2e Armées en Alsace (Août 1914)FORUM Pages 14-18Photos de la Grande GuerreMémoirePhotos
 
Chargement des bibliothéques...









Commentaires